Couper les petites filles, un crime abject

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Gérard Zwang, "Couper les petites filles, un crime abject", préface du livre de Louisiane Dore-Miloch "Le Drame de l'Excision", aux éditions Courcelles Publishing

Extrait

Il est toujours quelque peu répugnant, salissant, de trifouiller dans le sexe des femmes, surtout quand on est un homme. C’est pourquoi les femmes les plus sages, les plus dévouées et les plus habiles, ont été chargées d’exécuter les salutaires opérations, trancher le clitoris, amputer les nymphes, coudre les grandes lèvres. Elles-mêmes excisées elles « y font passer » les jeunes pour leur « dresser le poil ». Mentalité classique d’anciens combattants. Et quasi-corporation, se repassant de mère en fille pinces, couteaux et ciseaux. Comme pour la circoncision, on s’est ingénié à trouver de bonnes raisons à l’ablation du clitoris. Sur place on est persuadé que celles qui ont conservé leur clitoris deviennent des débauchées, des putains offertes à tous et trompant leur mari à la première occasion: ainsi sont ces dévergondées d’Occidentales. On s’est persuadé aussi, bien que n’ayant jamais vu le clitoris d’une femme adulte, que l’organe gonfle monstrueusement pendant la grossesse et qu’il s’oppose à l’accouchement. Et enfin, comble du sophisme, les raisonneurs recourent à l’argument de la « bisexualité native ».